Ce matin comme d’habitude je suis allée à mon travail en métropolitain. Il y a avait environ deux millions de gens dans la même rame que moi (c’est la rançon de la gloire), et parmi eux Jeanne Calment et une dame avec une très (TRÈS) grosse poitrine (elle en était bien à son 15e mois de grossesse).
Moi j’étais au milieu avec mon sac de piscine. Il est très lourd parce que j’apporte tout plein de bouteilles de produits qui lavent et des crèmes (j’ai la peau sèche à cause du chlore si vous voulez tout savoir).
Je m’étais positionnée assez stratégiquement pour pouvoir me précipiter sur un siège à la première occasion et m’installer confortablement pour finir ma partie de SuperMarioLand2. J’avais calculé qu’avec le nombre de stations qu’il me resterait je pourrais au moins récupérer la 3e pièce d’or.
Le moment venu, deux regards suppliants ont attiré mon attention. Je n’ai pas trop su quoi faire. Jeanne Calment, Bonne Maman et moi, on voulait la même chose et on avait chacune de bons arguments : une canne assortie de chaussures orthopédiques, une très (très) grosse poitrine et une partie de SuperMarioLand2 à finir avant Havre-Caumartin.
La perspective de privilégier l’une au détriment de l’autre, ça me brisait le cœur.
Comme j’ai encore le sens des priorités je suis très sensible et que je ne voulais pas souffrir de si bon matin , j’ai préféré ignorer toute cette détresse et me concentrer sur le 4e niveau : comme je n’avais plus qu’une vie, je n’avais pas trop le droit à l’erreur (ça évidemment personne ne le savait et je suis passée pour une vilaine). Franchement ça valait le coup.
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