pour me moquer ouvertement de mes camarades (j’avais des lunettes en plastique rouge alors je ne la ramenais pas trop) par contre je rigolais bien aux blagues des crapules du préau, les caïds du CM1 qui faisaient les malins avec leur bicross et qui rackettaient les goûters à la récré (moi j’étais tranquille parce que j’avais toujours des trucs pas drôles pas bons des clémentines ou des raisins secs).
Et du coup en parlant de se moquer cruellement rigoler, je me souviens il y avait cette fille elle s’appelait Katia Boudier et alors tout le monde l’appelait Caca Boudin (elle ne sentait pas très bon et en plus son père la battait). Et oui car j’étais dans une école de la République, pas dans une école où mes parents auraient payé pour que j’aie une éducation digne de ce nom des bonnes fréquentations (ils ne devaient pas beaucoup se soucier de mon avenir : résultat, pendant que la gagnante du Prix du Livre France Inter a tranquillement mon âge, je persiste à lancer ma carrière de sculpteur de croûtes de Babibel).
Ce n’était pas drôle pour Caca Boudin, mais cette histoire démontre bien une chose : c’est injuste de dire que les enfants sont puériles parce que si on réfléchit deux minutes, et au delà du fait que cette blague n’a pas dépassé le stade anal, l’extraction des deux premières syllabes pour former une tierce expression m’apparait au moins aussi élaborée que certaines des figures de style employées par les artistes français actuels (je n’ai pas d’exemple mais vous voyez TRÈS BIEN ce que je veux dire)(Vincent Delerm).
Maintenant que j’ai honoré la mémoire de Caca Boudin et étayé d’arguments implacables mon jugement sur la chanson française contemporaine, je me sens BEAUCOUP MIEUX. Alors pour me récompenser, je vais faire un massage cardiaque pour ressusciter Cokinou mon cochon d’Inde qui est mort en 1994 (comme mon grand-père).
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