il m’a fait le gardien du portique à métaux de l’aéroport avec l’air soupçonneux de celui à qui on ne la fait pas, qui est aussi l’air à l’aide duquel je me prépare mentalement à déballer la totalité de mon sac à dos sur le tapis roulant.
C’est quoi ça ? il a répété plus fort, au cas où je n’aie pas bien entendu car j’étais déjà bien occupée à me faire palper par sa collègue, vraisemblablement à la recherche du demi kilo de cocaïne que j’aurais dissimulé dans les baleines de mon soutien-gorge.
Des aiguilles à tricoter, Monsieur, j’ai fait, toujours les mains en l’air et dépourvue de souliers (comme chacun le sait, une paire de ballerines est le repaire à explosifs idéal), j’ai l’intention de m’en servir pour
égorger le personnel de bord et faire dévier l’appareil vers la Corée du Nord CONNARD tricoter des moufles à mon frère leucémique pour Hanoucca Noël.
On va devoir vous les confisquer Mademoiselle, car ceci pourrait mettre en péril à la fois la sécurité des passagers et la vôtre, il a répondu de manière très professionnelle et très perspicace (je croyais que j’étais une passagère aussi, mais apparemment je ne suis qu’une source d’emmerdes).
Oh vous savez, tant que je peux garder la beuh que je dissimule dans la doublure de mon yogging les pelotes en angora, tout cela n’est pas bien grave : les pinailleries la sécurité avant tout !, j’ai fourbement ajouté, car les aiguilles à tricoter n’étaient qu’une piètre diversion.
Tout ce que je voulais, c’est rapporter mon bloc de foie gras sain et sauf en Sainte Germanie : ce gardien de portique à métaux n’y a vu que du feu.
Encore une victoire de canard d’oie, enfin encore une victoire quoi.
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