A chaque fois que je vois Cécile, on bitche sur les Allemands :

car c’est une bonne manière de les remercier d’avoir fait de la Moselle un nid de cas sociaux de nous accueillir et nous donner du travail.

Cette fois-ci, on discutait de comment les Allemandes elles sont trop mauvaises en flirt (rassurez vous, elles se rattrapent sur la salade de pommes de terre). C’est peut-être un peu déboussolant pour les amateurs, mais sachez qu’ici on ne drague que dans des endroits expressément conçus à cet effet : des bars remplis de bières et des discothèques pleines de LSD musique techno (Berlin se situe dans un espace temporel figé en 1994).

Il est totalement impensable de complimenter Greta (j’entends : sur son physique ou sur sa tenue, c’est à dire sur des choses qui comptent vraiment) en dehors de ces espaces : elle ne le comprendrait simplement pas. En revanche, Greta est efficace – dès qu’elle se situe dans un lieu propice à l’échange verbal amoureux, elle reçoit le signal, l’analyse, et y répond (favorablement) :

– Salut, je peux t’offrir une coupe de champagne ? Jean-Paul aime les valeurs sûres et  tente donc une approche classique : « je t’achète avec de l’alcool et tu couches avec moi », (une méthode qui a fait ses preuves).
– Non. Je ne bois que du sekt (nda : le sekt aussi a des bulles, mais la comparaison s’arrête là). Greta n’est pas tentée par le produit offert, elle préférerait du sekt. Elle n’est pas convaincue.
-… heu, oui ben une coupe de sekt alors. Décontenancé, Jean-Paul se demande si elle est con ou quoi ? c’est pourtant goûteux le champagne.
– OK ! Chez toi ou chez moi ? Rassurée sur la nature du produit, Greta est désormais prête à conclure la transaction (et le plus tôt sera le mieux).

Les mauvaises langues diront que cette approche manque de romantisme.

Mais franchement, ce n’est pas avec des belles paroles qu’on envahit l’Europe fait trembler l’Union Européenne. Je crois qu’on a beaucoup à apprendre de nos voisins (ceci dit, ils peuvent garder leur salade de pommes de terre).