les prises de sang j’ai peur (et pas peur genre j’aime pas trop ça HIN, peur genre rien que d’en parler ça me fait vomir).
Faut pas s’inquiéter ma grande, elle m’a répondu avec l’air de celle qui pense que je suis née de la dernière pluie en matière de psychose phobique, c’est pas une prise de sang qu’on va te faire, c’est une perfusion !
Ben j’ai peur pareil mais en pire, j’ai dit en transpirant vachement, donc il va falloir aller chercher ma mère (ce n’était pas une plaisanterie, j’avais vraiment besoin de ma mère).
T’as peur de l’aiguille, c’est ça ? elle a fait avec le petit sourire en coin de toutes les personnes issues de près ou de loin du corps médical qui sont par conséquent plus ou moins persuadées d’avoir la science infuse.
POUR LA MILLIÈME FOIS (mais elle ne pouvait pas le savoir) NON, je n’ai pas peur de l’aiguille, c’est autre chose, mais si j’en parle je vais vomir donc JUST MOVE YOUR ASS AND GO GET MY MOM, j’aurais bien voulu lui hurler (mais au lieu de ça j’ai fondu en larmes car je sentais bien que mon désarroi ne trouverait aucun écho favorable, et aussi j’avais bien envie d’une grosse dose de morphine genre TOUT DE SUITE)
Mais alors tu ne dois pas avoir peur ma grande, tu sais pourquoi (au contraire, je savais très bien pourquoi justement je devais avoir peur) ? elle a continué avant de me piquer sournoisement au bras gauche (mon bras préféré), il n’y a pas d’aiguille dans les perfusions, il y a juste un petit tube !
AH OUAIS, j’ai sanglotté encore plus fort, ET AU NIVEAU DE ME PRENDRE POUR UNE CONNE, ça se passe comment ?
…
(Depuis, tout le service des Urgences a juré de me haïr à vie, et en répression j’ai du aller aux toilettes toute seule avec mes deux sachets de perf’ dans une main et dans l’autre les cordons de ma blouse qui ne fermait pas).
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