les gens ont commencé par nous donner des bâtonnets glacés à la vanille : ça commençait bien (surtout pour notre gras). On est allé chercher nos bracelets, il n’y avait même pas beaucoup la queue -je vous rassure, c’est à peu près la seule différence d’avec Rock en Seine, parce qu’il y avait quand même tout un tas de sales hipsters-I-am-way-too-cool-to-carry-a-bag qui n’avaient pas oublié de venir avec leurs bretelles et leurs bouteilles de Danao (je ne parle pas des personnes sur la photo, qui sont simplement des braves gens avec des jus de fruits scotchés en bandoulière)(NORMAL).
Bref, on a mangé nos bâtonnets, on a pris des bières, j’ai attaché mon gobelet à mon sac pour pouvoir clapper en toute sérénité, Anja m’a dit que j’étais un peu la McGiver des alcooliques, ça m’a fait plaisir, et puis on est allé voir Aloe Blacc.
Acte I : Où je me rends compte que se faire un petit top 5 à la radio ce n’est pas si grave que ça, finalement
Donc le type il n’a fait qu’une seule chanson connue dans sa vie, on est bien d’accord (autant dire que je ricanais déjà, parce que j’étais sûre que ce serait bien nul à chier). Quand il est arrivé, il était sapé exactement comme dans son clip (mec, change de fringues), les gens l’ont regardé genre lol. Il a commencé à chanter et les gens l’ont regardé genre ah ouais. Puis il a fini par danser et là les gens l’ont regardé genre wow.
Entre nous, ça m’a bien fait fermer mon clapet.
Du coup, Anja et moi on a été obligé d’aller chercher des frites pour se requinquer avant d’aller voir Yuksek.
Acte II : Où j’aimerais bien qu’il m’épouse, le mec de Yuksek
(Ce qui n’était pas une très bonne idée le coup des frites puisque j’ai stressé pendant tout le concert en me demandant où j’allais bien pouvoir me procurer des menthos histoire de rouler tranquillement des galoches au dit Yuksek à sa sortie de scène)(c’est le scénario le plus probable que je pouvais imaginer avec le coup où il annoncerait à tout Berlin qu’il arrêtait la scène pour se consacrer à fonder une famille avec moi).
Mais pour être totalement honnête, le type a des chevilles qui ne passent plus les portes et entre nous, il n’a pas véritablement œuvré pour améliorer la réputation des Français (il n’a pas beaucoup apprécié que toute l’Allemagne ne hurle pas son nom en s’aspergeant les seins de Järgemeister, c’est donc sûrement pour ça qu’il est parti comme un connard sans dire au revoir).
Acte III : Où finalement je préférerais que Zach Condon me passe la bague au doigt
C’est vraiment un truc qui ne risquait pas trop de se passer avec ces braves gens de Beirut, puisqu’ils sont généralement beaucoup trop occupés à se démener à l’accordéon et autres trompette pour avoir le temps de se rengorger des orgasmes qu’ils ne manquent jamais de déclencher sur chacun de leur passage. Malheureusement, je n’ai pas pu prendre beaucoup de vidéos car il me fallait d’abord réfléchir à un subterfuge pour donner numéro de téléphone à quelqu’un dans la foule sans avoir l’air lourdingue. Note pour plus tard : il n’y a aucun moyen intelligent de procéder (mais si ne pas avoir l’air bête était une condition sine qua non pour parler à des gens, ce serait la fin de la race humaine les amis). Quand j’ai fini par me décider, il a rigolé, il a dit j’ai une copine, j’ai rigolé aussi, je me suis sentie bête (normal), j’ai dit super (je le pensais), j’ai dit bonne soirée (je le pensais aussi), et au milieu de tous ces supers et de tous ces quiproquos j’ai réalisé que j’avais perdu Anja et Lisa et qu’il faudrait que je me trouve des nouveaux amis germanophones pour me faire boire des coups et m’expliquer les paroles des Beginners…
Acte IV : Et sinon les Beginners, vous faites quoi ce soir ?
… car je ne résiste pas à la tentation d’avouer que le hip hop allemand, c’est trop le délire pour moi (ça a l’air chiant comme ça, mais en fait c’était bien). Si j’ai bien compris, ce groupe c’est genre les idoles de ma génération outre-Rhin, des sortes de I Am avec le physique des Poetic Lovers et la voix de ta mère (j’aimerais arrêter avec les blagues de ta mère mais je ne peux pas)(c’est beaucoup trop drôle).
Acte IV : Où tout compte fait, je suis totalement pour la polygamie
Mais je crois que la polygamie ne veut pas de moi.
Enfin voilà quoi.
(Et pour finir : Geil, großartig, krass, toll ou un florilège de réactions très pertinentes :
(il faut voir les habits du monsieur à 5’41)
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