On parlait de Macintosh avec Cécile, qui avait jusque là échappé à ma diatribe anti Apple (comment ? je ne sais pas car quand on passe plus d’une heure avec moi, on aborde forcément trois sujets : les hipsters sont des cons, les boulettes de ma mère sont les meilleures et Apple c’est de la merde).
Autant dire que je comptais bien rattraper le temps perdu (dès qu’il s’agit de bitcher, on peut compter sur moi), mais je pensais à beaucoup d’autres choses en même temps (notamment ces histoires de nouveau logis) et je n’étais donc pas cent pour cent en forme pour lui sortir de meilleurs arguments que Mac c’est de la merde parce que c’est de la merde (ça me fait ça surtout quand ce sont des choses qui me tiennent vraiment à coeur, et c’est dommage parce que, par exemple, je ne manque jamais d’armes pour défendre la monnaie unique)(alors qu’au fond je m’en fous).
Alors il y a toutes ces personnes maintenant qui ont des Macs et qui ne savent pas trop bien pourquoi à part expliquer que c’est très intuitif les macintosh (comprenez ce que vous voudrez, moi par exemple ma mère est trop en galère dès qu’il s’agit de trouver le micro sur la version mac de Skype), que c’est bien mieux pour travailler (qui travaille sur son ordinateur électronique personnel ? QUI ?) et que ça dure deux fois plus longtemps (ça dure deux fois plus longtemps si on change quatre fois la batterie à deux cent cinquante boules).
Mais il faut bien dire quelque chose, c’est qu’ils sont ont été très forts Steve et Cie : rapport à la beauté designetique de l’objet d’une part, et rapport d’autre part au fait qu’ils ont réussi à faire croire à tous les gens de l’univers qu’ils étaient des louseurs s’ils ne possédaient pas leurs produits.
Sérieusement, la renaissance de Jobs, l’iPod, c’est quoi son seul argument par rapport à tous les autres lecteurs MP3 ? Ah oui : « c’est joli ». Et je ne parle pas de la dictature d’Itunes (Itunes c’est de la merde). EXEMPLE :
Bonjour je suis Fabienne, j’ai un iPod et j’aimerais donner des chansons de la musique française à ma cousine Béa, par exemple en la glissant (de manière intuitive) sur son desk ? Comment puis-je faire ?
Eh bien Fabienne, laisse moi te répondre : ceci n’est pas possible. Mais si tu veux tu peux télécharger Cuppertino (si tu as les droits d’admin pour l’installer), faire détecter ton iPod, trouver la mise à jour de firmware (cette chose te sera par la suite totalement inutile, sache-le), recréer une liste de lecture, générer ta bibliothèque iTunes, mettre de la musique dans ta nouvelle liste de lecture à partir d’Itunes (si tu as de la chance toute ta musique sera donc convertie en AAC – bon courage), synchroniser, éjecter l’appareil. D’autres questions ?
Oui, ma cousine Béa voudrait récupérer sur son pécé mon cédé de la musique des coeurs de l’Armée Rouge. Comment puis-je faire ?
Eh bien Fabienne, je n’ai pas de solution pour toi. Achète un iPod à ta cousine. Et puis achète-lui l’album sur Itunes. Merci bonsoir.
Je n’ai même pas la force de parler d’accessibilité et de compatibilité toussa (quand je parle d’ordinateur, j’ai l’impression que mes seins vont disparaître au profit d’une chemise à carreaux et d’une poussée d’acné), parce que si (par exemple) je perdais mon temps à citer toutes les barrières à la publication d’une app sur l’AppStore, ça me vaudrait une bonne centaine de points Godwin. Et puis en attendant, on pourra dauber tout ce qu’on veut sur Windows, cette chose marche très bien avec n’importe quoi, du HP, du Acer, du Packard, du Dell et même du Lenovo.
(Evidemment on peut installer Windows sur son joli MacBook – mais ça fait mauvais genre, Windows c’est cet outil vulgaire que les pauvres utilisent pour travailler).
Alors évidemment, vous n’êtes pas seuls dans cette galère les amis : je suis moi-même la dernière des connes avec à mon actif un vieux MacBook de 2005, un iPod, un iPhone et les emmerdes qui vont avec. La dernière fois que j’ai changé d’iPhone, j’ai du acheter la nouvelle version d’OX juste pour que mon mac reconnaisse mon putain de téléphone à sept cent écus (parce qu’avec la vieille version, ce con faisait semblant de ne pas la voir).
Bref, je suis une victime du génie de Steve Jobs.
(J’ai hâte de me racheter un bon vieux pécé des familles).
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