Ces derniers temps :
On me disait : Dis, t’aurais pas envie de partir en ouikènd avec moi par hasard ?
Je comprenais : Dis, toi qui est freelance, t’as sûrement rien d’autre à foutre que de partir en ouikènd avec moi ?
On me disait : Un frozen yogurt ? Bof, c’est plus trop la saison là, je prendrais bien un thé plutôt.
Je comprenais : Un frozen yogurt ? Vu comment t’es grosse, moi je prendrais plutôt un thé.
On me disait : Wie bitte ?
Je comprenais : Et sinon, t’es en Allemagne depuis un an, t’as pas l’impression de parler comme une merde ?
On me disait : Tiens, j’ai croisé Patrick, il est président du marketing intergalactique pour une entreprise du pouvoir mondial. Allez déjeuner, vous avez plein de trucs en commun.
Je comprenais : Tu sais, tu devrais coucher avec Patrick pour essayer d’avoir un vrai travail.
On me disait : Tu viens samedi soir ?
Je comprenais : Tu devrais vraiment venir samedi soir, avec un peu de chance tu te trouveras un petit ami (UN VRAI).
On me disait : Si tu es heureuse, c’est le plus important, je suis heureux pour toi.
Je comprenais : Pauvre meuf.
On me disait : Hé c’est pas mal ta nouvelle coupe, ça change !
Je comprenais : Si tu veux, je connais un vrai coiffeur. Je peux te prendre rendez-vous.
On me disait : Ah c’est rigolo, toi aussi t’as étudié la finance mathématique intégrale ?
Je comprenais : Sérieux ? T’as étudié la finance mathématique intégrale ? I mean, t’as réussi les examens ?
On me disait : J’aime bien ton salon, ça fait rétro.
Je comprenais : J’aime bien ton salon, j’ai l’impression d’être chez ma grand-mère.
On me disait : C’est où que t’as pris un abonnement au club de gym ?
Je comprenais : Depuis quand t’as pris un abonnement au club de gym ?
…
Bref, j’étais un peu sur la défensive totalement parano.
(Et puis j’ai reçu un courriel de l’Internet qui m’a bien remis les idées en place.)
Pour générer une pensée unique de l’Internet :