On va commencer par la cuisine, elle m’a fait, c’est là que c’est le plus dégueulasse (le locataire précédent avait trouvé que c’était une bonne idée de mettre du vert et du gras sur les murs).
Elle a distribué les rouleaux à l’équipe (moi) et elle a fait bon tu crois que c’est la peine d’installer le plastique correctement avant de commencer ?
Moi j’aime le travail bien fait je n’avais pas très envie de me faire chier alors j’ai que non, qu’on allait faire bien attention avec nos instruments (LOL) que les travaux domestiques j’avais l’habitude (LOL) et que, dans le pire des cas, la peinture comme ça c’était facile à nettoyer (LOL).
Autant dire qu’elle m’a cru.
Elle m’a si bien cru qu’elle m’a dit que puisque j’avais l’air de bien m’y connaître, on allait aussi peindre le plafond.
(Je ne sais pas si vous avez déjà fait de la peinture, mais peindre les plafonds c’est à peu près aussi pénible que creuser un tunnel sous la Spree avec des cotons-tige).
On a copieusement étalé la peinture sur les rouleaux, en prenant bien soin d’en foutre partout autour du pot avant de s’y mettre à deux pour le déplacer et éviter de buter dedans (c’est à dire que vingts litres, ça pèse). Puis on a commencé en plein milieu du mur, bien en biais. Le temps de le dire, ça avait séché un peu, on a fait le haut du mur avec l’escabeau, il a séché, on a fait le bas du mur à genoux, il a séché. Quand on a été certaines d’avoir bien laissé des grosses traces de mouvements anarchiques, il a bien fallu admirer le résultat. En prenant un peu de recul, on a marché dans les flaques de peintures d’autour du pot, et au lieu d’enlever nos chaussettes et de nettoyer le carnage à l’éponge, on s’est dit que ce serait beaucoup mieux d’aller chercher du sopalin dans l’autre pièce et de laisser au passage quelques traces de blanc sur le parquet tout neuf du salon.
Au vu du résultat, j’étais presque sûre qu’elle allait me dire que c’était pas la peine que je revienne pour la salle de bains et le salon.
Mais au lieu de ça, elle a fait c’est bien, ça fait plus blanc, et puis comme quoi on avait bien travaillé.
Moi j’ai jeté un coup d’oeil circulaire pour vérifier que le plafond avait bien goutté de partout, et qu’on avait correctement ruiné le parquet.
Qu’on ne vienne plus jamais me dire que les schleus sont tatillons.
Les Princesses Ne Pleurent Jamais 
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