mais je serais toi je mettrais une photo.
J’ai compris que c’était une bonne idée de suivre les conseils de Cécile le jour où j’ai constaté que je ferai des meilleures affaires avec les gens du capitalisme germanique mondiale en parlant avec un gros accent français de mongole – j’ai donc tout simplement pris bonne note de sa remarque.
Un matin je me suis levée, et j’ai décidé de faire cette fameuse photo de cévé. Pour l’occasion j’ai lavé mes cheveux, repassé une chemise blanche et mis des tas de rouge à lèvres : bref, j’ai fait comme ta mère quand elle va vendre des bouilloires électriques au plus gros Carouf du département, je me suis fait belle.
Je me suis regardée dans la glace, j’avais l’air corporate bien comme il faut, limite j’ai regretté de ne pas posséder de tailleur (quel enfer cet habit); j’ai souri, j’avais l’air d’une call girl, j’ai arrêté de sourire, j’avais l’air d’une employé Adecco, j’ai fait un espèce de rictus de l’ironie intergalactique, j’étais parfaite pour une photographie de cévé qui dirait quelque chose comme je dis rien mais j’en pense pas moins t’as qu’à m’embaucher, je te dirai tout et je penserai plus rien.
J’ai cherché un fond plus ou moins blanc, j’ai amélioré mon rictus et mon iphone a fait le reste.
Maintenant à chaque fois que je regarde mon cévé, je me dis que si les gens savaient que j’ai posé en culotte my little poney, plus personne ne me donnerait de travail.
EVER.
(Mais honnêtement, je ne pense pas que ce soit une grande perte pour l’humanité, car je doute que sa survie dépende exclusivement de mon talent sur le powerpoint informatique).
Pour générer une pensée unique de l’Internet :