et je suis toujours en vie (entre nous, c’est plutôt une bonne nouvelle pour le capitalisme mondial).
Concernant cette chose de Venise, c’était tout simplement formidable. Alors oui, je sais que cette destination est plutôt labellisée lune de miel et autres baisers romantiques de la piazza San Marco, sous l’oeil bubonique mais bienveillant des pigeons italiens (qui sont pires que les pigeons français car ils ne se contentent pas de vulgaires miettes de pain rassi – j’aime autant vous dire qu’ils sont mieux nourris que les clébards de Neuilly-sur-Seine).
Mais moi je ne possède pas l’accessoire masculin pour effectuer ce type-là de séjour (c’est beaucoup trop banal), du coup j’ai du rattraper le coup en me munissant d’une douzaine de comparses qui avaient bien envie de faire de la Biennale à gogo (je fréquente des gens intelligents).
Je ne voudrais pas avoir l’air de ne pas aimer les porcs en cage du pavillon pakistanais l’art contemporain ou même essayer de vous faire croire que j’ai pris la peine de me déplacer pour voir ça (car à vrai dire, c’est Cécile qui m’a updaté sur qu’est-ce qui se passe sur les sites de la Biennale), mais très honnêtement j’ai une vision assez personnelle de l’Art (j’aime quand c’est beau et que j’ai pas l’impression qu’on se fout de ma gueule en essayant de me faire croire qu’une collection de porcs en silicone est une réflexion très aboutie sur la politique étrangère de ces salauds d’occidentaux). Et puis entre nous, la Biennale si je ne suis pas invitée aux orgies de François Pinault dans des palaces gros beaux comme ta mère, merci bien bonsoir chez vous.
Non moi j’ai plutôt choisi de prendre la tangente pour aller faire des chouettes balades le long des canaux et manger des glaces en quantité indécente, puis rentrer le soir dans la chaleur du groupe (et j’aime autant vous dire que 12, ça tient pas mal chaud).
Alors évidemment, je n’ai pas non plus passé quatre jours en lousedé (ah ça non). J’en ai profité pour aller boire des tas de cafés avec mon ex petit ami (celui qui a le mauvais goût d’être dans son propre pays en même temps que moi – vous vous rendez compte ? je suis sûre qu’il fait exprès d’être italien) et son amie chinoise (appelons-la CheChe, j’ai une mauvaise mémoire pour les noms étrangers). Et puis parce que je sentais bien que Cécile et Benjamin étaient des personnes de bon goût, je les ai totalement incités à se joindre à nous au lieu d’aller faire les lascars avec les autres du côté des pavillons belges et autres soudanais. A ma très grande satisfaction, ils ont carrément acceptés et se sont révélés être de très très bon candidats dès qu’il s’agit de bitcher sur l’Art Contemporain.
(Il a pris bien bien cher).
Je crois que je vais leur proposer d’aller manger des hamburgers au festival du film américain de Deauville en septembre prochain (pourquoi ces gens viennent-ils faire des célébrations à leur propre gloire chez nous ? je ne sais pas).
Bref, on a bien rigolé, même si je crois qu’une partie du groupe pense que je ne suis qu’une sale connasse qui n’aime pas faire la queue à douze pour voir des sculptures en pâte à sel géantes.
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