(toujours cette sombre histoire de tendinite), j’avais suggéré à Lisa, Anja et aux copains de venir prendre le thé chez moi vers 17h, en me disant que ça allait se finir avec que des filles parce que les garçons allaient rigoler comme quoi ého, une tea party ? man this is so GAY (les garçons disent souvent ça pour s’excuser d’aimer faire des choses sympas).
Mais en fait non et Victor a même demandé s’il pouvait inviter des gens qui normalement sont plutôt pas mal rankés sur l’échelle de richter du divertissement de troisième mi-temps (oui, celui-là).
Quand ils sont arrivés, moi j’avais tout bien préparé, comme avec la Baronne quand on jouait aux voisines (une mise en scène très intéressante qui consistait à utiliser la dinette en porcelaine de ma grand-mère -qu’on avait normalement pas trop le droit de toucher surtout pour faire des conneries avec-, à la remplir de cochonneries volées dans le frigo, et à s’inviter dans nos chambres respectives pour renverser du lait partout et bitcher sur des voisins imaginaires). J’avais donc fait du thé, du café et des gâteaux dont un qui aurait bien mérité d’être oscarisé dans un film avec Shirley Temple car il y avait de la mousse de framboise à l’eau de rose. C’était bien bien gay.
Les filles elles ont fait han, comme quoi ma vaisselle elle était bien charmante et les garçons ils ont fait hé, il reste du gâteau à la framboise et à l’eau de rose ?
Et puis quand ils ont vu qu’ils allaient mal tourner, y’a Victor qui a fait comme quoi c’était bien sympa tout ça, mais qu’il commençait à être l’heure de l’apéro et qu’il fallait partir à la chasse à la bière. On a viré le thé et les gâteaux, et j’ai sorti les ouvre-bouteilles.
On a arrêté de parler de sujets culturels de trentenaires (l’architecture de Dessau et où c’est qu’il faudrait investir dans l’immobilier) pour rigoler au sujet de la prof de langue de Ian, qui est bien bien bonne apparemment et c’est pour ça qu’il ne veut pas filer son numéro aux copains qui auraient besoin de cours de schleu, tout ça parce qu’il voudrait la quenne en premier faire des choses du romantisme avec elle.
Et puis quand on a vu qu’on avait épuisé le sujet de la prof de schleu, y’a Victor qui a fait comme quoi c’était bien sympa tout ça, mais qu’il commençait à être l’heure de dîner et qu’il fallait partir à la chasse à la pizza. On a viré gardé les bières et on est allé sur http://www.pizza.de (si) pour commander du gras.
Les pizzas sont arrivées par le biais d’un livreur qui avait bien pris soin de se vautrer en scooter, on a mangé, finalement on a encore rigolé avec cette histoire de prof de schleu (honnêtement c’est bien priceless) et puis Victor a fait comme quoi maintenant c’était l’heure du divertissement de fin de semaine. Moi j’ai dit non merci bien, j’ai une tendinite et comme quoi je commençais à peine à me remettre et que ce serait bien bête de tout foutre en l’air. Il a dit qu’il comprenait très bien mais que je devrais quand même venir parce qu’on allait bien rigoler.
Face à cet argument de poids, et comme je n’ai absolument aucune volonté, j’ai dit bingo mais alors on y va en taxi.
On a laissé les gâteaux, les bières, les pizzas, les histoires de prof de schleus, et on est parti.
Quand j’ai fini par rentrer, je n’avais plus de pied mais j’ai quand même fait la vaisselle en écoutant le 7-9 de France Inter (j’aime la propreté et le service public).
Bref, on a fait une tea party.
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