pas celui qui a une grosse barbe, l’autre (celui qui a une très grosse barbe et quand il parle il ne dit pas herlich, il dit herlikh).
*pour les besoins du tournage, le nom du rabbin Perel a été modifié
D’habitude on s’habille comme des connasses avec des serre-tête de catin (si, ça existe) mais vous connaissez les rabbins, ils ne sont pas très indulgents avec les bas résilles et les minijupes en skaï (c’est ce que j’aime bien avec les rabbins : ils ne jouent pas les best friends avec une guitare et des camps d’été, et puis l’automne revenu c’est embargo sur les capotes pour toute la paroisse). Du coup on avait bien ressorti nos habits les plus chiants, et personnellement j’avais ressorti des placards mon plus bel air de Sainte-Nitouche (celui que j’utilise quand je dois expliquer à ma mère que je travaille beaucoup trop pour avoir le temps de sortir au cinéma avec des camarades, alors les papiers de la sécu…).
(On avait des problèmes de choses du yiddish, si vous voulez tout savoir)
On est arrivé bien endimanché comme il fallait (LOL) et il nous a dit comme quoi on devrait s’asseoir sur le canapé, se prendre une barre de Kinder (effectivement, sur la table basse il y avait des tas de confiseries bien casher comme par exemple des Kinder chocolats et des Milky Way) et lui raconter nos questions (oui : raconter nos questions).
Moi j’ai dit merci, j’essaye d’arrêter (c’est à dire, les Kinder – success rate jusqu’à présent : 2%). Lily elle a demandé si y’avait moyen de moyenner en hébreu parce que comme quoi le schleu ce n’était pas très user friendly pour les choses de yiddish (une blague très fine rapport à l’Holocauste, la Shoah, le Massacre, la Guerre, le Sang, les Persécutions et toussa)(ça ne l’a pas fait rigoler). Il a dit pas de problème, qu’il était pas mal ranké sur l’hébreu, et moi j’ai suggéré que franchement, ça m’arrangerait de pouvoir comprendre et que si on pouvait rester sur la langue de l’Oppression, j’aimerais tout autant. Lily a rigolé, j’ai rigolé, le rabbin n’a pas rigolé.
On a posé des questions et rabbi Berman a parlé, parlé, parlé, parlé – like, a lot. J’ai totalement décroché quand il a commencé à citer Rachi (un type au demeurant très bien, selon les critères médiévaux) pour nous expliquer qu’il valait mieux s’aimer les uns les autres, même ces connards de musulmans (voire les chrétiens, s’il le fallait vraiment). J’ai attendu patiemment la fin du monologue en focalisant une bonne partie de mon énergie à avoir l’air sage et pure (alors qu’on est bien d’accord que rabbi Berman s’en bat la race HIN, je ne suis pas sa putain de fille unique).
A la fin, Lily m’a regardée, elle a regardé le rabbin, et puis elle a fait « Mais en gros, c’est quoi qu’on doit faire, rapport à notre problème des choses du yiddish ?«
Ah, pour ça ? il a fait rabbi Berman, eh bien je ne sais pas moi ! Venez donc ce shabbat à la synagogue de la Joachimsthaler Strasse.
…
…
…
(si)
Seriously ? j’ai pensé en me disant que je ne m’étais pas attifée comme une mormone à l’enterrement de sa mère juste pour m’entendre dire que la solution à mon problème c’était d’aller prier (très honnêtement, je n’ai rien contre les choses de la dévotion, mais ce n’est pas une approche excessivement court-termiste). Et puis au lieu d’être insolente j’ai dit merci monsieur le rabbin, et j’ai menti comme quoi ça nous a été bien utile cette petite leçon de vie d’une heure trente (si).
Donc pour résumer, on a toujours des problèmes de choses du yiddish mais on va sacrément rigoler vendredi soir car à n’en pas douter, c’est sûrement grosse ambiance à la syna.
(Je vous tiens au courant).
PS : Bon voyage Jésus, see you soon bro.
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