il est trobien ».
Moi, connasse que je suis, j’acquiesçais avec un petit sourire condescendant et la ferme intention d’aller y faire un tour en passant, si jamais je n’avais pas mieux à faire (comme finir ma check list de l’architecture et draguer le serveur de ce café rue du Rabi Nachman à Yafo). Car sérieusement, je crois que rien ne peut plus m’impressionner en ce qui concerne les choses de musées (quand on a fait celui des Guerres de Vendée de Cholet et le musée du Septennat à Nevers, on peut mourir en paix).
Et puis l’autre jour, je me suis trompée de bus (encore) et du coup j’étais sur le chemin du musée – l’occasion a fait le larron, BAM je suis allée voir la merveille. En arrivant devant la porte (ou devrais-je dire, devant LA PORTE), je faisais déjà un peu moins la maligne :
Mais c’est à l’intérieur que les choses se sont corsées. J’aime autant vous dire que ce n’est pas genre il y a vite fait un semi-original de Poussin et un sous-Delacroix qui squattent à de-ci de-là.
(NON).
C’est plutôt du genre kikoo les artistes bankables depuis le seizième siècle ! Bienvenue dans notre musée à quatorze millions de dollars !
La vérité, j’ai pris des notes (ça ne m’arrive jamais : d’habitude je regarde les choses d’un air pénétré, mais clairement en pensant à ce que je vais bien pouvoir me faire à dîner le soir même) : Léger, Lautrec, Braque, Picasso, Delaunay, Severini, Mondrian, Ernst, Miro, Calder, Magritte, Dali, Kandinsky, Klimt, Vlaminck, Vuillard, Dufy, Bonnard, Matisse, Chagall, Soutine, Gauguin, Seurat, Pissaro, Monet, Degas, Renoir, Morisot, Cézanne, Caillebotte, Sisley, Boudin (haha)(je sais, j’ai 5 ans et demi), Rodin, Modigliani, Kokoschka, Liebermann, Pasternak, Dürer, Maes, Rubens, Van Dyck, della Vecchia, Gottlieb, Munch.
Ils étaient tous là (sauf ta mère). Like, Picasso ? Présent ! Matisse ? Oui chef ! Rubens ? A vos ordres !
C’était flippant – et il y en avaient aussi d’autres que personne connaît mais que quand on dit leurs noms, il y a toujours un connard ou deux pour faire han han d’un air entendu, avant d’ajouter un truc à propos de la transcendance de l’oeuvre (ça marche toujours bien ça, la transcendance).
Bref, le message en filigrane c’est dans ta gueule, checke-moi toute cette dose d’Art. Et bam.
Je suis ressortie, il était seize heures et j’avais carrément oublié de manger (et croyez-moi : s’il y a bien une chose que je ne néglige jamais, c’est bien mon estomac).
Bref, j’ai fait assez de choses de la culture pour les dix prochaines années (je peux tranquillement aller au spa).
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