Parce qu’on s’y perd un peu.
Dazu (Bruxelles avant, Chicago maintenant)
Quand j’ai rencontré Dazu, elle parlait allemand comme quelqu’un qu’on ne dirait pas qu’il apprend cette langue depuis la maternelle (mais tout de même mieux que moi), et elle était déjà très sympa et plutôt bien mégaphonée. Avant elle chillait à Bruxelles où elle exerçait une profession passion qui l’obligeait à serrer des mains à des vieux monsieurs tout gros (c’est comme ça que j’imagine ses clients), à vivre dans une valise Samsonite et à parler l’anglais (comme vous, mais pour de vrai). Maintenant elle habite en Amérique, elle possède un frigo qui fait des glaçons et dans sa salle de bain il y a une bouteille de lait corporel qui fait UN LITRE.
L’Aventurier (Paris)
(On dirait que c’est un surnom pour se moquer, mais en fait non). L’Aventurier c’est le mec à la Princesse, ce qui ne l’empêche pas d’être un bon copain toujours partant pour faire des imitations de babouin (si) et partir à la chasse au sucre gras (à l’arabe d’en bas de chez lui). Ses obligations professionnelles sont nombreuses et comportent parfois un volet vol long courrier et pays de merde. Mais sinon le reste du temps, il fait des imitations de babouins qui descendent les escaliers, et on rigole bien.
Cécile (Berlin)
L’Allemagne n’a franchement plus trop de secrets pour Cécile, ni les choses de l’Alimentation et du Mode de Vie Sains – mais rassurez-vous ce ne sont pas les seules raisons pour lesquelles Cécile est une bonne amie. Cette femme parfaite en tout point est intarissable sur des sujets très pointus de type l’industrie métallurgique, le financement des entreprises par fonds propres et les répliques du Père Noël est une ordure (comme vous, mais en mieux). Elle s’est mariée à Tim, un Allemand du Bien-Être Électronique (si vous ne savez pas ce que c’est, je ne peux rien pour vous) qui pense que parfois elle travaille trop tard et que ses employeurs sont des criminaux (quand il dit ça il est impossible de ne pas faire hohooo comme si on regardait un bébé chat grave se vénère contre une chaussette en nylon : Tim est vraiment très mignon).
Victor (Berlin)
Avant de rencontrer Victor je pensais être totalement incapable de m’entendre avec un être humain de l’Associatif Culturel Bienfaisant qui potentiellement joue du djambé (s’il le faut), possède un millier d’amis sur Facebook (ce n’est pas de sa faute, tout le monde veut saucer avec lui) et crois sincèrement que la décroissance est un modèle économique viable. Vous l’aurez compris, Victor est un authentique Citoyen du Monde, mais comme il a fait l’impasse sur les dreadlocks et le chèch un peu crasseux je-ne-l’ai-pas-lavé-depuis-mon-périple-au-Bhoutan, je le classe dans la catégorie acceptable des Citoyens du Monde de Bonne Famille. Victor est sympa et en plus il joue au football avec les Rovers.
Les Rovers (Berlin)
C’est l’équipe de football à Victor, c’est donc forcément une équipe internationale avec des tas de garçons plutôt bien rankés sur l’échelle de la politesse courtoise mais qui préféreraient sans doute avoir une image de bad boys sauvages dont les 3e mi-temps font trembler toute cette bonne ville de Berlin (LOL). Mais rassurez-vous, ils restent des joueurs de football donc ils font bien tout comme il faut en matière d’amusement récréatif nocturne. Les Rovers, c’est la classe américaine en crampons.
Nono (France de l’extérieur)
Je partage mon capital génétique avec cet homme d’exception qui a également le bon goût d’être un expert es LOL Cats et Internet Mondial. Il trouve toujours des tas de merdes sous forme de vidéos ou de jpeg qu’il n’hésite pas à m’envoyer par courrier électronique/ messagerie instantanée/ta mère, et je lui impute l’origine pour ainsi dire d’une bonne moitié de mon improductivité. Je l’aime beaucoup (même s’il a une moustache) car il décrypte comme personne les enjeux sociaux-économiques des dialogues de NRJ12.
La Baronne (France de l’extérieur)
Cécile et la Baronne n’ont pas de sang commun mais ces deux femmes appartiennent à la catégorie assurément très sélect des Femmes Parfaites. La Baronne a beau être ma sœur, au moment de la répartition des trucs génétiques super cool de mes parents, elle m’a pas mal roulé dans la farine. « Moi je vais prendre les options maigrir en mangeant du gras de Maman et calcul mental supersonic de Papa, et toi tu peux avoir Sens de l’Orientation de Merde et Santé Pourrie, deal ? ». Bref, si vous avez un élément tel que la Baronne dans votre fratrie, conservez-le mais ne paradez pas trop avec si vous tenez à votre self-esteem.
Mon Ami qui Parle Roumain (Bruxelles)
Il ne connaît pas Victor mais ils s’entendraient rudement bien car c’est aussi un sacré Citoyen du Monde de Bonne Famille (sauf que lui, il est obligé d’aller parfois en Afrique et d’aimer le manioc ainsi que la guitare dans la savane). Il joue de la musique (forcément), il aime la bouffe éthiopienne (même les galettes avec le truc fermenté), sa sœur habite à NYC (comme de bien entendu), il n’a pas eu de petite amie française depuis le brevet des collèges et dans un paquet de Troppi Frutti il ne mange pas les jaunes (vous ne pouvez pas vous tromper, les jaunes sont ceux qui sont dégueulasse). Je l’aime beaucoup car on rigole bien, en revanche je ne le détesterai jamais assez de m’avoir fait découvrir le Ritter Sport Yogurt.
Et puis il y a les autres copains, mais j’ai préféré sélectionner pour être sûre de faire des histoires et me fâcher avec les gens je les fais uniquement on demand.
(de rien)
On demand, donc :
Celui qui a un rire qui n’est pas représentatif de sa sexualité (Paris)
A la question « qu’est-ce qui caractérise cet homme », 76% des personnes interrogées ont répondu « cet homme porte un sweatshirt en pilou rose (si), s’esclaffe comme Nana Mouskouri et joue au rugby, mais il est sympa quand même ». Les 24% restant ont dit LOL, et les zéro pour cent restant n’ont pas souhaité s’exprimer au sujet d’un individu dont la consommation mensuelle de sucreries équivaut au PIB de la Moldavie. J’aimerais énormément qu’il soit mon meilleur ami gay, malheureusement je dois compter sur d’autres personnes que lui pour apprécier les Pet Shop Boys et les noeuds papillons en lamé.
Mat (Paris – mais elle a une double vie à Tel Aviv)
Le problème de Mat c’est qu’elle copie tout ce que je fais, mais en plus kawaï (si tant est que c’est possible) et qu’elle tombe toujours amoureuse de mecs qui ont « des choses à dire » ; ce n’est pas forcément mal, mais ça fait bien rigoler. Elle fait un travail de Citoyen du Monde mais ce n’est qu’une couverture qui lui permet de bitcher copieusement sur les noirs, les roux, les sourds-muets, les juifs, les handicapés, ta mère, les arabes et les parisiens. Récemment elle s’est découverte une passion pour deux choses : le lait de coco et les meubles danois, en plus de faire occasionnellement l’intéressante comme DJ dans les soirées super chaudes de TLV.
Nono (l’autre)(Paris)
Il y a beaucoup de trucs à dire à propos de Nono (l’autre), comme par exemple qu’il adore faire des choses de l’entretien corporel sportif et qu’il n’aime pas trop les cons (c’est normal, il vient d’Alsace), mais son principal souci dans la vie c’est qu’un jour pendant les études (vous savez quand on a environ vingt ans et qu’on veut être pris au sérieux parce qu’on croit sincèrement qu’on est des adultes responsables sous prétexte qu’on vit plus chez sa mère), il a pensé que c’était une bonne idée d’arborer des bracelets de force (si). Depuis, l’univers entier s’en souvient et laissez-moi vous dire que cet homme va bien bader pour expliquer un jour à ses enfants que la drogue c’est mal. LOL.
Benjamin (Paris – Tel-Aviv – Petra)
Quand on faisait nos études avec Benjamin, on prenait bien soin de ne jamais se parler (sauf exceptionnellement pour copier sur lui en cours d’allemand)(sans vouloir me chercher désespérément une excuse pour justifier des résultats déplorables), alors si on m’avait dit un jour que je partirai allègrement bédouiner avec lui, j’aurais sûrement fait LOL, c’est ta mère la bédouine ! Benjamin est super calé sur toutes les choses du tissus (il utilise des mots comme popeline et liserais), il fait des blagues sur ma mère (je crois qu’il n’a pas trop compris que mon père il va lui casser la gueule) et il a envie de vomir quand il voit des dates fourrées à la pâte d’amandes (mais ça va, ça ne me dérange pas trop). Benjamin a l’énorme avantage de rire à mes blagues (même celles sur la Mishna ou celles qui rigolent avec les méchants de la Bible) et de me laisser conduire (même si je n’ai pas le permis). Bref, c’est un homme de qualité.
Les cokinous (dans notre coeur à tous – sauf ceux d’entre vous qui n’ont juste pas d’âme)
Ces êtres merveilleux sont des prodiges de cokinouterie, avec leurs poils (ras, angora, à rosette), leur frimousse de cokinous, leurs roucoulements cokinels, et leurs couinements cokinards. Ils aiment folâtrer cokinement dans le cage (ou dans leur jardin, s’ils sont choyés par une famille de la campagne) en attendant l’heure de vous cokiner amoureusement. Bref, les cokinous ne sont pas loin d’être l’affaire la plus rondement menée par Dieu (loin devant l’Homme et les putain d’étoiles).